lundi 25 octobre 2010

Luynes VS Chicago

Le(s) mot(s) du maire

« Quelques idiots, des voyous, car on ne peut les qualifier autrement détruisent, gratuitement, le travail réalisé par les équipes municipales pour améliorer notre environnement (…) »

« Tags, nombreux panneaux de circulation arrachés, détérioration de mobilier urbain, fleurs brisées, (…) »

« Qu’ils sachent que des poursuites sont systématiquement engagées et iront à leur terme quand les auteurs seront identifiés. Tout les moyens vont par ailleurs être mis en œuvre pour sécuriser notre ville et ses équipements »

En voilà des mots forts, des mots durs.
Mais que traduisent-ils ? Quels retentissements ont-ils chez les lecteurs du Tambour de Luynes d’où sont extraits ces propos ?

Bertrand Ritouret, en bon supplétif de l’Etat, semble depuis quelques temps recentrer sa politique municipale sur la lutte contre la délinquance. Tout a commencé avec le parking « vidéo-protégé », aujourd’hui, malgré ses efforts (vains), il laisse entendre que les actes délictueux connaissent une hausse sans précédent.
Bien loin de rechercher les causes de ces agissements, au demeurant irritants, il préfère stigmatiser, user d’un ton vindicatif et insultant envers les trouble-fêtes qui je n’en doute pas tremblent au fond de leur chaumière ou de leur « repère de gang ».

Si le terme de voyou, un tantinet « vieille France » peut être accepté, il n’en reste pas moins que l’appellation « idiot » est fallacieuse. En effet je l’invite à revoir les préceptes sociologiques d’Emile Durkheim, de Laurent Muchielli ou de Robert Merton qui ont chacun pris soin d’établir une typologie de la délinquance et de ses facteurs et aucun n’a fait le lien entre le degré d’intelligence et le passage à l’acte. Il est réducteur et dangereux d’y voir une causalité.

Le fait que les causes importent peu dans la perception globale de la problématique, démontre une nouvelle fois la fragilité des réflexions sur lesquelles reposent les décisions municipales et bien plus leurs orientations.
En insistant sur ces faits sporadiques dans le Tambour de Luynes, le maire tente d’instaurer un climat d’insécurité qui justifierait alors l’implantation irraisonnée de caméras dans la commune. Un investissement dispendieux au service du politique et non de la population comme il est coutume de le faire croire, et aux résultats médiocres