samedi 14 mars 2009

Tournée cantonale

A peine arrivée de Paris mercredi soir, que me voilà rendue au Lycée Agricole de Fondettes où se tenait une réunion de Claude Roiron visant à expliquer son désormais célèbre budget.
Oui, celui là même qui n’a eu de cesse de faire la une de la NR, controversé, source de discorde, dans l’opposition comme au sein de son groupe : le bugdet 2009 du Conseil Général d’Indre-et-Loire, dont le point de divergence et de contestation était l'augmentation de 12% de la fiscalité départementale.
Il faut reconnaître qu’il a suscité nombre d’articles et de réactions, il était un peu notre Dallas local, et c’est comme tel que la NR se plaisait à le présenter. J’ai souvenir de commentaires fort amusants contant la « querelle » qui opposait entre autre Claude Roiron et Philippe le Breton, et notamment d’une légende de photo qui disait cela : « c’était le temps où il l’appelait ma petite Claude ». L’univers impitoyable du Conseil Général que voulez-vous, tout y était, le dissentiment, l’émotion, etc.
Bref, aujourd’hui tout cela semble passé, les « dissidents » sont rentrés dans le rang, et le budget a finalement été voté, malgré les poursuites auprès du tribunal administratif.
J’étais ravie, enfin la décision de communiquer avait été prise, enfin les zones d’ombres allaient s’estomper, enfin une véritable action de proximité avec la population.
Je pense que ce rendez-vous répondait à une réelle attente des habitants, une explication de visu, a priori sans langue de bois, loin des éventuelles déformations médiatiques…
L’exposé fût relativement exhaustif, accompagné de l’incontournable powerpoint aux couleurs vives, peut-être un tantinet longuet, mais au demeurant clair et intéressant.
Je ne vais point m’attarder sur le détail qui j’espère figurera bientôt sur le site du Conseil Général pour toujours plus de transparence, en attendant vous pouvez y retrouver l’actualité. Je tenais en revanche à témoigner quelques observations.
Claude Roiron est une battante, c’est l’image qu’elle a véhiculé ce mercredi, forte de ses convictions, elle a su se montrer persuasive. Elle est, qui plus est, imperturbable. Devant les attaques quelque peu atypiques d’un professeur de l’université François Rabelais, elle a su rester calme et se défendre avec une certaine dextérité. Et pourtant, réagir à une accusation chantée sur l’air de la Marseillaise, et à des incriminations agressives n’est pas chose aisée.
Malgré cet incident, le débat a pu se poursuivre.

Une chose m’étonne, Luynes étant le chef lieu du canton, c’est d’ailleurs en vertu de ce titre que B.Ritouret a justifié l’augmentation de son INDEMNITÉ (et non salaire, je vous prie de m'excuser pour cette faute IMPARDONNABLE) pourquoi était-il absent ?

Bien à vous,
Alexandra

vendredi 13 mars 2009

Vive la Culture, vive la Région Centre !

Je m’octroie une petite pause dans l’achèvement de mes nombreux travaux en cours afin de vous faire part de mes impressions sur une journée somme toute passionnante.

Hier, se tenait en lieu et place de la maison de la Magie à Blois, le Forum de la Culture de la Région Centre.

Le chef lieu du Loir-et-Cher a une nouvelle fois, après les récents États Généraux, servi la Culture.

Les acteurs des milieux culturels ont répondu présents et en masse à ce rendez-vous d’une très grande qualité. Associations, élus, artistes, etc. tous ont honoré l’évènement. [Enfin, quand je dis tous, je n’ai pas croisé un seul de nos représentants Luynois (office de tourisme compris), mais je ne doute pas qu’ils soient très pris par la mise en place de l’American Loire Valley Festival.]

L’organisation était exemplaire, qu’il s’agisse des intervenants, des thèmes, des débats et de l’accueil, rien n’a été négligé (à l’instar du buffet...).

Chaque participant s’est vu remettre une élégante mallette comprenant outre le programme, une synthèse de l’atelier de Châteauroux relatif aux pratiques culturelles évènementielles (qui risque de m’être fort utile), une bibliographie, ce qui est rare et noble [même si elle n’est pas classée (sic)], et enfin un pertinent livret de 67 pages dressant un panorama de la culture en Région Centre, vous en conviendrez, que de brillantes initiatives !

Nous avons pu compter de prestigieux invités tels Bernard Faivre d’Arcier, l’ancien directeur du festival d’Avignon, Catherine Trautmann, Robin Renucci, Jean Blaise ou encore Jean-Pierre Pichard, sans oublier François Bonneau pour ne citer que les plus connus.

De nombreux sujets ont été abordés et analysés.

La démocratisation de la Culture en est un, André Malraux, sa vision, ses propos sur la vocation du ministère de la Culture : « faire accéder les chefs d’œuvre de l’humanité au plus grand nombre », les évolutions.

Pour arriver au constat que si nous assistons depuis quelques années à une prolifération de « l’offre culturelle », la demande stagne.

L’importance du premier contact avec la culture a très tôt été mise en évidence, cela me paraît fondamental, je ne pouvais qu’adhérer à cette thèse. Le parallèle avec le festival Théâtre en Val de Luynes et l’une des représentations qui s’était déroulée au Château de Taillé, à Fondettes, était obligé. Le domaine, qui est un centre de vacances de la ville de Saint-Denis, avait vu se jouer « le Dindon » de Feydeau, et il avait été convenu que les enfants du centre pouvaient y assister, gracieusement cela va de soi. Je ne sais réellement quel rapport ces enfants entretenaient avec le théâtre avant ce jour, j’imagine néanmoins qu’ils n’avaient guère eu l’opportunité de contacts avec cet art. Quelque peu dissipés avant le début de la pièce, le silence les a pris dès le retentissement des trois coups de brigadier et l’entrée des acteurs. Ils étaient attentifs, réceptifs et visiblement charmés, leurs regards en disaient long.

Je sais que ce moment là, ils ne vont pas l’oublier, et je sais aussi que ce moment là a suscité chez certains un plaisir qu’ils vont souhaiter renouveler, ma question reste, est-ce que les moyens de le faire leur seront donnés ? Je ne l’entends pas au sens financier mais en terme d’accès. Il faut rompre avec les représentations qui viseraient à réserver certaines formes d’expressions artistiques, culturelles à certaines catégories, en pensant qu’elles n’en intéresseraient pas d’autres. La culture doit rassembler et non exclure. C’est tout le combat d’une association : « Culture du cœur ».

Dans la continuité, le thème du déterminisme a été traité, le rôle de l’éducation bien évidement, la médiation, la nécessaire reconnaissance de la diversité culturelle et son encouragement, notamment dans les quartiers, car elle contribue à sa vie et in extenso à celle de la ville. C’est d’ailleurs l’une des actions menées par la Villette pour qui l’approche culturelle se fait aussi en fonction du quartier, et qui dans la gratuité de certaines manifestations revendique un acte à la fois symbolique et politique.

Le patrimoine, le tourisme n’ont pas été oubliés, le premier étant perçu comme un « fondement identitaire pour une région, pour une ville », le second comme étant « au service de la démocratisation culturelle et du développement local ».

Il a également été dit qu’implanter la culture dans des zones qui en était dépourvues, c'est-à-dire, l’envisager en partie en termes d’aménagement territorial comme cela a souvent été le cas n’est pas une solution. Il s’agirait finalement plus d’un outil, la culture ne doit pas être qu’une proposition, elle doit se construire ensemble.

Cette journée fut une grande réussite, la salve d’applaudissement destinée aux organisateurs était amplement méritée. Bravo à eux !


PS: Cette journée fût aussi pour moi l'occasion de rencontrer et de discuter avec des personnes passionnées et très intéressantes, des personnes comme je les aime, dévouées à une cause, un art... et oui, je n'ai que des points positifs sur ce forum...

samedi 7 mars 2009

Quelques heures avec un clown…


Il est des journées où tout vous semble gris, le temps, vous, vos perspectives.

Il est des journées comme ça qui tendent à se répéter, un jour, puis deux, puis trois.

Votre quotidien est maussade, votre motivation amoindrie, et la mélancolie devient alors votre plus fidèle compagnon…

Les envies vous abandonnent, le sommeil vous fuit…

Billet d’humeur ? Oui, c’est certain.

Malgré le travail, quelque peu oppressant de ces dernières semaines, sans parler de la rudesse des trois prochaines, j’ai ressenti le besoin de m’exprimer ici, comme il m’est arrivé de le faire autrefois.

L’écriture est finalement un exutoire que j’ai longtemps négligé et dont je ne peux aujourd’hui me passer.

Loin de moi l’idée de vous communiquer ma nostalgie, préservez-vous-en !

C’est plutôt une expérience incroyable que je souhaite partager avec vous.

Mon après-midi a connu ses instants d’évasion, de joie et de rire.

Dans le cadre d’un projet d’étude, l’équipe de micro-agence dont je fais partie s’est investie d’une mission peu banale. Réaliser des « micro-clips » visant à promouvoir l’album de l’artiste dont nous sommes chargés de la communication.

L’objectif : créer du « buzz » (notion très tendance en communication, plus facile à dire…).

Le concept : plusieurs teasers diffusés les uns après les autres sur le net, un personnage, un lieu, une scène burlesque accompagnée d’une musique de l’artiste, sélectionnée avec soin.

Quand je dis personnage, il faut aussi l’entendre au sens de phénomène.

C’est ainsi que nous avons fait la connaissance de « Madame Bettina » une femme clown réjouissante, décalée, et par-dessus tout terriblement attachante.

Je ne vous cache pas que j’avais quelques appréhensions ou plutôt aprioris avant de faire sa connaissance.

Je n’ai jamais cultivé une grande affection pour les clowns, le tandem clown blanc et Auguste n’ayant jamais été, pour moi, à l’origine de mémorables fous rires.

Mais elle, elle vous entraine, elle entraine tout le monde !

Quel régal d’arpenter Paris en sa compagnie et surtout l’avenue Montaigne, son accoutrement surprend les passants, sa gouaille les interpelle. Elle nous convie dans son univers et c’est de gaîté de cœur que l’on accepte (toutes origines sociales confondues).

L’épisode du métro reste un souvenir cocasse et à n’en pas douter impérissable, pour nombre d’usagers d’ailleurs.

Les sourires se lisaient instantanément, ils illuminaient les visages cosmopolites des « badauds », ses répliques totalement improvisées suscitaient engouement et éclats de rire, même de la part des forces de l’ordre présentes sur la ligne 1.

Elle a su, dans un lieu où la tristesse est souvent reine et l’individualisme exacerbé, créer une communion entre des personnes qui ne se connaissaient pas et que parfois tout opposaient. Les sourires, les regards complices et heureux sont la plus belle marque de reconnaissance qui soit.

Son thème de prédilection était la journée de la femme, féministe au sens noble du terme, elle récoltait les avis de ses dames et de ses messieurs sur l’intérêt d’une telle journée, souvent quoi devant une telle fougue, une telle spontanéité, un tel aplomb et son humour. Il est vrai que, finalement, l’existence d’une telle journée vient souligner l’absence d’une réelle parité, dans certains milieux plus que d’autres, dans certaines contrées plus que d’autres, oui, mais la France est loin d’être exemplaire.

Bref, ces trois heures passées en sa compagnie furent exaltantes et distrayantes. Le bonheur d’une rencontre inoubliable qui a su l’espace d’un moment me redonner du baume au cœur.