mercredi 29 octobre 2008

Poème d’une femme émancipée : Louise Labé (1524-1566)

Un poème posé parmi d’autres plus osés, que je n’ose exposer ici…
Même s'il y en a bien un que je voudrais destiner...
Juste une chose qui me plaît en elle, outre son talent, son expression, sa liberté, c’est son crédo : la passion, l’Amour. Par les temps qui courent, ça ne fait pas de mal.

Sonnet VIII

Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

0 commentaires: