vendredi 13 mars 2009

Vive la Culture, vive la Région Centre !

Je m’octroie une petite pause dans l’achèvement de mes nombreux travaux en cours afin de vous faire part de mes impressions sur une journée somme toute passionnante.

Hier, se tenait en lieu et place de la maison de la Magie à Blois, le Forum de la Culture de la Région Centre.

Le chef lieu du Loir-et-Cher a une nouvelle fois, après les récents États Généraux, servi la Culture.

Les acteurs des milieux culturels ont répondu présents et en masse à ce rendez-vous d’une très grande qualité. Associations, élus, artistes, etc. tous ont honoré l’évènement. [Enfin, quand je dis tous, je n’ai pas croisé un seul de nos représentants Luynois (office de tourisme compris), mais je ne doute pas qu’ils soient très pris par la mise en place de l’American Loire Valley Festival.]

L’organisation était exemplaire, qu’il s’agisse des intervenants, des thèmes, des débats et de l’accueil, rien n’a été négligé (à l’instar du buffet...).

Chaque participant s’est vu remettre une élégante mallette comprenant outre le programme, une synthèse de l’atelier de Châteauroux relatif aux pratiques culturelles évènementielles (qui risque de m’être fort utile), une bibliographie, ce qui est rare et noble [même si elle n’est pas classée (sic)], et enfin un pertinent livret de 67 pages dressant un panorama de la culture en Région Centre, vous en conviendrez, que de brillantes initiatives !

Nous avons pu compter de prestigieux invités tels Bernard Faivre d’Arcier, l’ancien directeur du festival d’Avignon, Catherine Trautmann, Robin Renucci, Jean Blaise ou encore Jean-Pierre Pichard, sans oublier François Bonneau pour ne citer que les plus connus.

De nombreux sujets ont été abordés et analysés.

La démocratisation de la Culture en est un, André Malraux, sa vision, ses propos sur la vocation du ministère de la Culture : « faire accéder les chefs d’œuvre de l’humanité au plus grand nombre », les évolutions.

Pour arriver au constat que si nous assistons depuis quelques années à une prolifération de « l’offre culturelle », la demande stagne.

L’importance du premier contact avec la culture a très tôt été mise en évidence, cela me paraît fondamental, je ne pouvais qu’adhérer à cette thèse. Le parallèle avec le festival Théâtre en Val de Luynes et l’une des représentations qui s’était déroulée au Château de Taillé, à Fondettes, était obligé. Le domaine, qui est un centre de vacances de la ville de Saint-Denis, avait vu se jouer « le Dindon » de Feydeau, et il avait été convenu que les enfants du centre pouvaient y assister, gracieusement cela va de soi. Je ne sais réellement quel rapport ces enfants entretenaient avec le théâtre avant ce jour, j’imagine néanmoins qu’ils n’avaient guère eu l’opportunité de contacts avec cet art. Quelque peu dissipés avant le début de la pièce, le silence les a pris dès le retentissement des trois coups de brigadier et l’entrée des acteurs. Ils étaient attentifs, réceptifs et visiblement charmés, leurs regards en disaient long.

Je sais que ce moment là, ils ne vont pas l’oublier, et je sais aussi que ce moment là a suscité chez certains un plaisir qu’ils vont souhaiter renouveler, ma question reste, est-ce que les moyens de le faire leur seront donnés ? Je ne l’entends pas au sens financier mais en terme d’accès. Il faut rompre avec les représentations qui viseraient à réserver certaines formes d’expressions artistiques, culturelles à certaines catégories, en pensant qu’elles n’en intéresseraient pas d’autres. La culture doit rassembler et non exclure. C’est tout le combat d’une association : « Culture du cœur ».

Dans la continuité, le thème du déterminisme a été traité, le rôle de l’éducation bien évidement, la médiation, la nécessaire reconnaissance de la diversité culturelle et son encouragement, notamment dans les quartiers, car elle contribue à sa vie et in extenso à celle de la ville. C’est d’ailleurs l’une des actions menées par la Villette pour qui l’approche culturelle se fait aussi en fonction du quartier, et qui dans la gratuité de certaines manifestations revendique un acte à la fois symbolique et politique.

Le patrimoine, le tourisme n’ont pas été oubliés, le premier étant perçu comme un « fondement identitaire pour une région, pour une ville », le second comme étant « au service de la démocratisation culturelle et du développement local ».

Il a également été dit qu’implanter la culture dans des zones qui en était dépourvues, c'est-à-dire, l’envisager en partie en termes d’aménagement territorial comme cela a souvent été le cas n’est pas une solution. Il s’agirait finalement plus d’un outil, la culture ne doit pas être qu’une proposition, elle doit se construire ensemble.

Cette journée fut une grande réussite, la salve d’applaudissement destinée aux organisateurs était amplement méritée. Bravo à eux !


PS: Cette journée fût aussi pour moi l'occasion de rencontrer et de discuter avec des personnes passionnées et très intéressantes, des personnes comme je les aime, dévouées à une cause, un art... et oui, je n'ai que des points positifs sur ce forum...

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