vendredi 2 octobre 2009

Ams TRAM gram…

Chers lecteurs et chères lectrices, l’heure est à la participation citoyenne !
L’individu passif n’est plus, aujourd’hui il clame haut et fort son désir de collaborer à son environnement, aux décisions. Il veut être reconnu comme partie-prenante et non plus comme tiers subissant…
Fini le consommateur place au « consomm-acteur », le simple spectateur disparaît pour devenir « spect-acteur ». Communicants, marketeurs et même sociologues ne reculent devant aucune construction linguistique et néologismes pour traduire cette évolution sociétale et comportementale.
Les différents secteurs s’y adaptent et tentent de satisfaire ce nouveau besoin, garant peu ou prou de la réussite d’un projet.
« Considérez l’individu, ou offrez-lui l’illusion de cette considération, et celui-ci vous le rendra » telle pourrait être la nouvelle maxime des puissants…
Point de démagogie, la bonne foi de nombre d’entreprises de ce type n’est plus à prouver, et fort heureusement !
La multiplication des blogs d’entreprise, de marques, de partis et de personnalités politiques, les forums, et autres réseaux sociaux découlent de cette évolution. Internet a favorisé l’émergence de cette conscience à la fois individuelle et collective, en donnant les moyens à chacun de se révéler en tant qu’être penseur et libre d’exprimer ses opinions. Le foisonnement d’outils simples d’utilisation est un appel à la prise de parole, qui tend à se généraliser à chaque secteur.
Les débats sont légion sur la toile, l’individu se forge un avis en accédant à une foule d’informations en quelques clicks, instantanément, s’émancipe de la vision imposée par le prisme parfois déformant de certains médias et partage fièrement ses connaissances, ses « scoops » qui en un temps record peuvent parcourir la planète. Bref, on ne berne plus comme ça l’individu (ou presque…), et quel constat réjouissant !
Mais ce nouveau circuit a ses effets pervers, il faut savoir prendre le recul nécessaire face à la profusion d’éléments proposés, les analyser, peser le pour et le contre… là est bien souvent toute la difficulté et malheureusement la supercherie a une longue vie devant elle…

Pardonnez-donc cette longue parenthèse, et accordez-moi quelques minutes de votre précieux temps pour vous annoncer le propos réel de ce billet. Je lis dans vos regards un certain étonnement (mon côté Big Brother) quand au rapport entre le développement précédent et mon titre, au demeurant accrocheur, non ?
Trêve de plaisanterie, quoique, puisqu’il s’agit d’un jeu de mot… vous pouvez en rire, ma plus grande compagne de ces derniers jours, la fièvre, qui a dû largement influencer ce choix, n’en rougira pas…
Avec beaucoup de perspicacité, vous avez déduit qu’il était question de choix !
Depuis hier et jusqu’au 31 octobre 2009, vous pouvez voter pour le design du futur Tramway tourangeau, parmi trois propositions, ici : Tram-tours
Qui du Belvédère mobile, du Curseur ou de la Sculpture dynamique, directement inspirée par « le Monstre » de Xavier Veilhan, sortira vainqueur de cette consultation publique ?
Voilà de quoi impliquer les tourangeaux dans l’élaboration du Tramway, de créer du lien avec ce futur mode de transport et ainsi d’en favoriser l’acceptation…

Bon choix à vous !

4 commentaires:

Laurent a dit…

Une illusion de commentaire.

Chère Alexandra,

Je suis surpris que vous participiez à cette campagne. « Votez pour le tram » Comme si tout au long du processus, l’opinion des Tourangeaux avait compté.

Vous inscrivez cette campagne dans un grand mouvement de considération de l’individu. Mais ce grand mouvement n’est –il pas qu’un gigantesque écran de fumée servant à cacher que les décideurs (privés ou publics ) se moquent de plus en plus des individus.

Vous citez : « Considérez l’individu, ou offrez-lui l’illusion de cette considération, et celui-ci vous le rendra» et ajoutez telle pourrait être la nouvelle maxime des puissants.
Mais l’illusion ne commence telle pas dès cet instant. Car cette maxime est déjà celles des puissants. Penser que ce n’est pas le cas n’est-ce pas déjà croire à une illusion ?

L’illusion. D’après son étymologie, ce mot désigne donc « l’action de se jouer ou de se moquer ». Une illusion est une apparence fausse, trompeuse que l’on croit voir et qui entraîne une erreur de perception.

On nous fait croire que nous sommes des « consomm-acteur » ou « spect-acteur » alors que tout ceci n’est que cinéma.
On nous sollicite en permanence. On nous fait croire que notre opinion compte. On nous fait croire que nous sommes des « penseur libre » alors que dans le même temps on nous submerge au mieux d’informations mais hélas surtout de slogans de publicités, de fausses connaissances, de rumeurs….
On nous berne en permanence et l’illusion est tellement bien faite que nous croyons cela impossible.

« Votez pour votre Tram » fait parti de cette illusion.

Comment croire que ce « vote » sur Internet est la moindre chance d’influencer le choix définitif !
Aujourd’hui, 5 octobre, 1916 personnes ont voté.
(Petite parenthèse pour rappeler que si vous voulez voir votre projet arriver en tête de ce jeu, vous pouvez voter tous les jours autant de fois que vous le souhaitez. On voit bien là le caractère solennel de cette consultation.)
Si nous restons sur cette base 12000 personnes à la fin du mois (date annoncée de clôture du « vote ») et si le vote s’emballe…20000, 25000 sur ………….350000 habitants de l’agglomération.
Ce n’est pas sérieux.

Cette campagne n’a qu’un but : Favoriser l’acceptation.

Nous décidons, vous devez donc accepter.
(Je ne fais aucun jugement de valeur de la décision. Elle peut être bonne ou mauvaise.)

Pour nous faire avaler leurs pilules appelées « décisions » mettons un peu de confiture appelée « consultation publique »
Ouvrez grand la bouche…Miam !

Le défi de notre siècle : Différencier le réel du virtuel. La vérité de l’illusion de vérité.
Mais en avons nous les moyens et surtout la volonté ?

Friedrich Nietzsche a écrit dans « Le livre du philosophe » :
« La vie a besoin d’illusions, c’est à dire de non-vérités tenus pour des vérités »


Chère Alexandra, je dois vous laissez car il faut que j’aille voter pour la recette de « confiture de fromage de chèvre» de tata Ginette puis donner mon avis sur la couleur du ciel et enfin envoyer par sms mon opinion sur la nouvelle coupe d’Harry Roselmack.

Sinon j’aime beaucoup ce que vous faites ! ! !

Bien à vous

Laurent

Alexandra a dit…

Cher Laurent,

Tout d’abord, merci de votre intervention qui permet de réinstaurer le débat en ce lieu, qui lui est dédié. Je vous l’avoue, je désespérais un peu. La faute à qui ? A moi sans doute, sa fermeture temporaire a dû détourner quelques lecteurs, et je les comprends.
Donc merci.

Dans un second temps, peut-être me trompe-je, mais n’y aurait-il pas une pointe voire un clou d’ironie dans votre propos ?
Mon texte est nuancé, sans citer quiconque, je note que certaines de ces entreprises participatives sont sincères et que pour d’autres elles ne sont que trompe-l’œil… Le monde virtuel n’est pas manichéen…
Mais ne vous y trompez pas, le « consomm-acteur » est bien réel, je prends cet exemple car c’est celui que je maîtrise le mieux. Significativement, prenons la marque Nike, elle a créé il y a peu, le concept « Nike iD », petite révolution dans le monde de la mode et de la chaussure, puisque désormais, chacun peut donner naissance à SA chaussure personnalisée, personnifiée. Loin du modèle standardisé disponibles chez tous les revendeurs de la marque, le client peut choisir et élaborer le design de ce qui sera sa paire de basket !
Le consommateur, en prenant part à la création de sa chaussure, sur la base d’un modèle de la marque, devient un véritable « consommacteur ». Prestige, sentiment d’être unique, d’être reconnu, etc.
Après, et vous avez entièrement raison, le tout-participatif est parfois une dérive démagogique. Usité par certains dans le seul but de satisfaire l’égo des autres et ainsi favoriser toute acceptation. Mais la société d’aujourd’hui n’est pas crédule et ses manœuvres sont souvent démasquées, leurs commanditaires désavoués, même si certains, plus malins, passent entre les mails du filet et continue leur manipulation.

Concernant le Tramway Tourangeau, il est une « actualité ancienne ». Depuis combien d’année en est-il question ? Sa mise en place n’a pas été contestée, son utilité non plus. La politique c’est à la fois d’être force de proposition et d’exécution, le bon sens ne nécessite pas forcément le participatif, au risque d’être chronophage et de générer de l’inactivité.
Un mois pour voter, je vous l’accorde c’est peu, « l’illimitation » du vote personnel contestable, mais ai-je revendiqué dans mon billet une autre utilité que celle de favoriser l’acceptation, de créer du lien avec ce moyen de transport ?
Néanmoins, chaque vote est précédé d’un descriptif du projet initial, les valeurs dont il est porteur, etc. En cela, la dimension informative ne doit pas être exclue. L’aspect ludique du vote vient ponctuer cela et peut-on se plaindre de découvrir les trois projets en avant première et de donner son avis ?
Qui plus est, le couteau n’est mis sous la gorge de personne, chacun est libre de participer ou non, selon son envie…

Nietzsche fut un grand penseur, un tantinet perturbé, Tata Ginette sera peut-être la Maïté de demain et Harry Roselmack élu le journaliste le plus sexy…
Et vous, vous serez fier d’avoir contribué à cet état de fait !

Merci d’aimer mes écrits !

Alain a dit…

Yeah.
Heureux de voir que les affaires ont repris. Hasard? Depuis un moment Blogger me fermait l'accès à ce blog alors même que, d'après les dates affichées, les écrits avaient repris.
C'est au détour d'un raccourci google où je cherchais des informations sur Luynes que j'ai retrouvé ce blog.

D'habitude cynique, je dois dire que le choix de l'aspect de ce tramway (une Arlésienne, on en parlait quand j'étais au collège, en 1993 (ouch, déjà si loin?)) est quand même important. C'est un témoin du drame Orléanais qui le dit: quitte à avoir un fer à repasser de plusieurs tonnes qui passe (et repasse) sans cesse devant soi, autant qu'il soit agréable à regarder.

Moi, je vote pour l'aspect "monstre". Moche, peut être, mais comme la statue, on finira par s'y habituer et ça a de la personnalité. Monstre qui, après avoir été tant décrié, a fini par être adopté par tous et, surtout, quel point de repère ("RDV sous le monstre")!.

Alexandra a dit…

Bonjour Alain!
Quel plaisir de vous retrouver...
Sincèrement, le blog sans ses commentateurs habitués et leur humour, n'était plus le même.
La découverte de votre commentaire me redonne le sourire, la rédaction de la réponse aussi.
Je suis navrée d'apprendre les désagréments de Blogspot, vous m'en voyez désolée.
C'est aujourd'hui le dernier jour pour voter, j'apprécie que vous nous ayez fait partager votre choix et votre opinion.
Le monstre a en effet été très critiqué, alors que son éclat et sa bonhommie font aujourd'hui partie intégrante du paysage et de nos habitudes! Je vous donne raison, combien de RDV "place du monstre"?
It's so romantic! Oula, je m'égare, je n'ai d'ailleurs pas souvenir de point de rencontre galant en ce lieu, mais il est vrai, à défaut, qu'il fut le point de départ de soirées fabuleuses!

Merci d'être là, bien à vous,

Alexandra