dimanche 12 avril 2009

« C’est ma vie… »


« (…) c’est pas l’enfer, c’est pas le paradis ! » chantait Salvatore Adamo. Et bien figurez-vous que j’ai cette chanson depuis quelques heures dans la « caboche » (quand je vous disais que j’avais un côté désuet, j’étais sérieuse…).

Dans moins d’un mois je vais avoir 25 ans… Non pas que cela me dérange ou que ce cap me semble insurmontable mais ces derniers temps, j’ai eu le loisir de cogiter sur ma vie, si courte soit-elle.

J’ai l’impression que la 25e année est une étape importante dans l’inconscient collectif. Les allusions concernant l’entrée dans la vie active, vos ambitions, se font plus fréquentes, plus explicites. Que dire des réflexions de votre entourage sur votre vie sentimentale, et de cette étrange tradition appelée « Catherinette » qui vous stigmatise (certes joyeusement) si vous n’êtes pas mariés. Pourquoi la perpétuer aujourd’hui alors que la « norme sociétale » a bien changé et que rares sont les époux de cet âge ?

Je constatais alors que ces dernières années et plus spécifiquement 2008 ont été pour moi riches en évènements, changements et rebondissements.

Sans doute me trouverez-vous téméraire si je déclare avoir appris plus sur l’existence en une année que toute ma vie durant.

J’ai appris l’importance que suivre et défendre ses convictions avaient dans la construction de soi, et dans sa reconnaissance personnelle.

J’ai appris que si l’évidence s’impose à vous, sa mise en œuvre est parfois difficile voire douloureuse.

J’ai appris que les sentiments peuvent vous conduire loin, qu’ils savent mener une lutte acharnée avec la raison jusqu’à la faire défaillir pour un temps, sublime…

Seulement, la raison ne saurait s’effacer ad vitam æternam, elle guette et resurgit lorsqu’une faiblesse, un doute se fait sentir.

J’ai appris les déchirements de l’esprit et du cœur, la souffrance de la passion, le détachement impossible, et l’oubli improbable?

Je me suis trouvée tour à tour pathétique telle l’héroïne de Guy de Maupassant dans Une vie, amère, et finalement pleine d’espoir.

J’ai également appris que des relations amicales fondées sur des liens solides peuvent naître et se nouer dans un laps de temps réduit.

J’ai appris que parler peut effectivement soulager (oui, je sais ça faisait longtemps que certains me le disaient).

J’ai découvert la sensation du manque, rassurez-vous, je ne parle en rien d’une quelconque substance illicite.

J’ai réalisé et je réalise encore que le malaise et l’embarras peuvent inhiber tout un être. Que les regrets s’accumulent parfois.

J’ai appris que les déceptions jonchent notre chemin, qu’elles sont autant d’obstacles à surmonter pour continuer d’avancer.

J’ai appris, j’apprends et je n’aurai de cesse d’apprendre. Comme disait Joe Dassin : « il est long, il est loin le chemin » et parfois il est bon de « s’arrêter dans un coin » et de profiter des instants présents sans trop penser. Car oui, j’ose le dire si je tiens fort à l’expression cogito ergo sum, ne plus penser peut-être un bienfait formidable.

Vous pouvez ranger les violons, j’arrête ici de vous dévoiler mon introspection.

Ah et j’allais oublier : connaissez-vous la métaphore freudienne de l’iceberg ? Selon lui, un individu ne dévoile que 10% de ce qu’il est vraiment…

Bien à vous,

Alexandra


6 commentaires:

Laurent a dit…

Maintenant je sais !

Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS

C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS

Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !

Vers 25 ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !

Et heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :

"Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau,
j'peux pas mieux dire, il fait très beau !

C'est encore ce qui m'étonne dans la vie,
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !

Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j' savais

Il y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge ?

Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !

La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le SAIS... !


Chanteur : Jean Gabin
Paroles: Jean Dabadie et Philipe Green ( 1974 )

Alexandra a dit…

Merci Laurent,
Vous savez, mon grand-père me l'a chantée une fois, enfin une partie seulement. Je n'avais jamais pris la peine d'en regarder les paroles. Ce fervent défenseur du Général de Gaulle, un peu "rustre" de prime abord, est je l'ai bien compris depuis quelques années, et ça je le sais, bien plus sensible qu'il n'y paraît. Fan de Gabin, de Brel, de Clint Eastwood et de bien d'autres. Si vous me demandez le lien qui existe entre ces trois personnages, je vous répondrai qu'ils ont su et savent encore émouvoir aux larmes mon grand-père. Cette chanson, celles de Brel, le film sur la route de Madison sont autant d'exemples qui le touchant m'ont touchée et me touchent encore, comme si sur certains points le fossé des générations n'avait plus aucun pouvoir... Merci de m'évoquer ce souvenir et de me prouver que chacun d'entre nous a eu à vivre des épreuves qui nous rendent plus réceptifs à des textes, des musiques, des films, etc.
Ce commentaire irait très bien aussi dans le billet "Ces chansons là".

Alain a dit…

Depuis le temps que je lis ce blog, il y a vraiment des fois où j'ai l'impression d'être au niveau zéro de la réflexion.

Le fait est qu'à 10 ans j'étais persuadé qu'à 25 je serais marié, avec un emploi stable (et, accessoirement, que j'aurais une voiture volante).
A 25 ans, j'ai compris qu'il valait mieux éviter de faire trop de bilans/prédictions sur le long terme.

Alexandra a dit…

Oui, vous avez raison Alain, pas pour votre niveau zéro en réflexion, (d'ailleurs d'où vous vient cette analyse?), mais pour le fait que les prédictions ne sont pas toujours la meilleure chose à faire. Mais j'admets avoir besoin parfois de me projeter dans l'avenir.
Pour le bilan, il n'est que provisoire je vous rassure et ne relate qu'une année qui plus est... la fête de Pâques m'a sans doute rendue nostalgique...

Pour la voiture volante, patience, elle arrivera j'en suis certaine et non polluante avec ça!

Bien à vous,
Alexandra

Anonyme a dit…

"Il est prouvé que fêter les anniversaires est bon pour la santé. Les statistiques montrent que les personnes qui en fêtent le plus deviennent les plus vieilles."

Den Hartog

Alexandra a dit…

Cher anonyme,
Merci pour cette formidable et si juste citation! ;-)
Vive l'humour sur ce blog!
Merci et bien à vous,
Alexandra