samedi 16 août 2008

Une petite escapade luynoise… ça vous tente ?

Ce n’est plus un secret pour personne, excepté peut-être pour d’éventuels nouveaux venus sur ce blog, Luynes, ma commune natale, m’est précieuse. Et pourtant, à l’adolescence je n’en ai pas toujours pensé que du bien… J’avais besoin d’évasion, la ville et ses animations en tout genre, l’urbain me séduisait, et je maudissais le peu de transports en commun qui desservait mon « village »…
Et puis, vint la période du lycée, les levers à 6H du matin pour attraper le bus de 7H05 au niveau du presbytère, qui me valut quelques sprints dans la rue de l’aqueduc, dignes d’un 100m aux J.O. Quant aux joies du bus, très peu pour moi, ou plutôt devrais-je dire, les joies de la ligne 55... Le bus, bondé, avait cette faculté à vous éprouver avant même que les cours ne soient commencés. Les désagréments olfactifs et la moiteur de la « carlingue », surtout avec l’arrivée des beaux jours, associés au manque de places assises, induisant un ballotement tout au long du trajet qui vous faisait regretter d’avoir pris le temps de petit-déjeuner, avait sur moi l’effet d’un repoussoir. D’ailleurs certains professeurs du Lycée Balzac nous reconnaissaient du mérite ! Bref, le soir venu, après le stress de la journée, la fatigue, il me tardait de retrouver mon petit cocon luynois. Et c’est à ce moment là que j’ai réalisé que vivre ici était un privilège.
Et aujourd’hui, j’affectionne ma commune, m’y intéresse sous toutes ses coutures, sa vie politique, son patrimoine, sa nature, tous ces éléments me sont chers.
Le récit qui va suivre et les photos qui l’agrémentent, datent du 16 juillet 2008, où l’envie folle de partir à travers Luynes m’a envahie une nouvelle fois. Et c’est donc munie de mon appareil photo que je me suis lancée dans cette petite fugue éphémère. Qu’il est bon de s’échapper de la routine, d’essayer de se soustraire à certaines pensées trop présentes et parfois douloureuses, de communier avec la nature, observer et ouvrir les yeux sur des lieux, des monuments que nous avons coutume de côtoyer, et qui ont à souffrir, de fait, de notre indifférence si injuste, de se donner le temps de les apprécier pleinement, se laisser porter par leur histoire, par leur beauté parfois simple, et méditer, bercé par le silence de la campagne alentour que seul vient rompre le retentissement des cloches de l’Eglise Ste Geneviève.
Alors que je quitte mon logis, je m’oriente vers le bourg, il faut dire qu’un détour par le bureau de poste s’impose à moi. Pour m’y rendre, je décide d’emprunter la rue de l’Aqueduc, elle est ensoleillée, paisible, le chant des oiseaux qui peuplent les bosquets m’accompagne tout du long, et soudain j’aperçois le clocher de l’Eglise, cette vue, pourtant habituelle, me procure un certain ravissement, ce ciel bleu, pur, comme toile de fond n’y est probablement pas étranger.



Me voilà au centre ville (ne riez pas, il s’agit bien d’un centre ville ! Mauvaise langue que vous êtes !), les halles, joliment fleuries, n’offrent que plus de caractère au lieu, mettant la rue en valeur, ainsi que les maisons à colombages avoisinantes, comme la maison du XVe, et l’église qui majestueusement semble veiller sur notre bourg modeste mais agréable où il fait bon flâner…







Une fois mon courrier déposé, je me dirige vers les Varennes, pour aller à la rencontre du lavoir qui toute petite m’intriguait, comme ce petit pigeonnier, à qui nombre de personnes ne trouveront rien d’extraordinaire. Mais le voir ainsi, sobre, abandonné, paraissant ne recevoir d’égard que par la végétation, lui donne un charme auquel je ne reste pas insensible.





Ma promenade suit son cours, je m’accorde un nouveau crochet par les escaliers qui donne accès au prieuré… Ce petit coin là, je ne l’explique pas plus que ça, mais je l’aime. Je l’ai arpenté plus jeune, seule ou avec des amis, en quête d’aventure, de montée d’adrénaline, nous nous y rendions, insouciants, pour pratiquer ce que nous considérions comme de la spéléologie dans les ruines d’une maison troglodyte, aujourd’hui fermée de toute part. Cet endroit avait quelque chose d’énigmatique, mystique presque et d’excitant.



Aujourd’hui, le chemin ombragé qui lui est caractéristique, sa vue imprenable sur la vallée de la Loire, ses ronces tentaculaires qui bouchent l’accès des quelques entrées dans la roche à peine visibles, lui confère toujours son aspect mystérieux. Jamais je n’y croise personne et j’aime y passer, m’y arrêter et m’y recueillir, je m’y sens bien, tout simplement bien.



Je me remémore, avec beaucoup d’amusement, qu’à la nuit tombée, à un retour de feu d’artifice, mes amis et moi avions eu l’idée, diabolique, de faire emprunter ce raidillon à quelques copains-copines, profanes du lieu. Bien sûr, la tentation de cultiver le mysticisme de ce site était trop grande, accentuée par la noirceur de la nuit et ses bruits étranges, nous inventions alors quelques histoires angoissantes, sur de prétendus évènements troubles voire occultes qui seraient survenus là et qu'encore aujourd’hui la fréquentation de l’endroit était douteuse…En y mettant les formes, la frayeur fut garantie à nos néophytes et nous autres, initiés, nous régalions de quelques fous rires étouffés pour ne pas perturber l’ambiance inquiétante… Et croyez-moi ou non, mais dans ces circonstances, l’imagination est décuplée, tant chez les pauvres « victimes » que chez les affreux « bourreaux ».
Et puis, après avoir fréquenté cet endroit que je connais bien, j’ai voulu m’éloigner et me suis acheminée vers les confins luynois, en direction de Saint-Etienne de Chigny… J’ai longé la rue Joseph Thierry par un cagnard que je ne soupçonnais pas, arrivée au Pont de Grenouille (on ne rigole pas… vous êtes terrible !) j’ai pris la direction du Moulin Hodoux.

Aaah, la campagne, ses champs, son océan de verdure à ma gauche, ses vallonnements plus loin, je me sentais libre, si libre que le manque d’ombre, pourtant contraignant à l’origine, ne venait ni gêner cette sensation ni la sérénité qui m’habitait.





Enfin, la route m’a menée en haut du cimetière, au milieu des vignes, là où le château s’offre à notre vue de façon gracieuse et généreuse… admirez l’édifice… lui qui surplombe la commune comme pour la protéger… mérite bien qu’on s’y attarde un moment, non ?







Alors… elle n’est pas belle ma ville natale? Cette autre facette vous a-t-elle convaincus de venir ? Ne serait-ce qu’y jeter un œil ?

Et pour les joyeux urbains… Tours n’est qu’à 20 min…

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