vendredi 22 août 2008

Nos élus et internet…

Après une évasion poétique, je fais mon retour dans le monde terre à terre (ou virtuel ?) de la « politique »…
A vrai dire, il s’agit plutôt ici d’une réflexion…
C’est les vacances pour un grand nombre de nos élus, loin d’une quelconque université d’été, ils se reposent très certainement, et ont bien raison…
Néanmoins, j’observe et je m’interroge…
Alors que les nouvelles technologies et plus particulièrement internet (blogs, forums, etc.) envahissent la sphère politique et font partie intégrante des stratégies de communication des élus, notre président en première ligne mais aussi la plupart des personnalités politiques (cf. B.Obama), à Luynes, il souffle comme un vent de désintérêt pour ces derniers depuis les élections… (Car pendant la campagne, ça y allait fort !)
Qu’advient-il de l’information ? (j'exclus de ce constat ces deux mois estivaux bien entendu)
Bien sûr, nous avons l’organe qu’est le Tambour, récemment « revu et corrigé », mais dois-je rappeler qu’il sert principalement les associations, et n’est en aucun cas un outil de propagande ou de polémique… Quant au site de la mairie…
C’est pourquoi, en quête de renseignements sur ce que peuvent penser nos élus, mais aussi et surtout l’opposition, je vais fréquemment consulter leurs blogs…
Mais en vain… quelle tristesse de ne voir aucun nouvel article, aucune réaction, aucune critique… Un silence, inexpliqué, règne sur les blogs luynois… Essayons de comprendre…

Alors que Libération faisait sa une du 4 août sur le thème du réseau de communication intantanée ou nouveau service de microblogging Twitter, intitulé : Twitter, la nouvelle arme des politiques, Luynes semble rester hermétique à ce changement. (sic)
Ce reportage (et j’ouvre ici une grande parenthèse), extrêmement intéressant, cerne bien l’ampleur du phénomène, accès sur l’immédiateté de l’information, l’interactivité, qui pousse à son paroxysme le concept de démocratie participative si chère à Ségolène Royal et sur ses dérives.
Dominique Wolton, chercheur au CNRS, élabore une analyse objective de ce phénomène, de l’engouement qu’il suscite et de ses limites. Internet permet une libre expression, affranchie de la presse et de son institutionnalisation, et en cela constitue un contre-pouvoir, concept jusque là séduisant non ?
Mais du côté de l’homme politique, ce système à un coût, gérer le flux de l’information toujours croissant est chronophage et de plus il ne peut se substituer aux autres instruments, presse, terrains, etc. Avec, un danger supplémentaire, qui est la « saturation du message politique »… et son inintérêt. Trop d’information tue l’information en quelque sorte…
D. Wolton explique qu’un trop plein d’interactivité « risque d’accentuer l’agitation politico-médiatico-démocratique. Le public rentre dans une sorte de voyeurisme vis-à-vis des hommes politiques : il veut en savoir toujours plus sans être jamais rassuré (…). »
« Cet idéal de la vérité instantanée du direct » serait un mythe dans le sens où, « le direct ne vaut pas grand-chose sans son contexte, sans mise en perspective, sans connaissance ». Et c’est là tout le travail d’un bon journaliste, mais aussi des sociologues, historiens, etc. « La compréhension, l’action, requiert du temps. »

J’en arrive donc à la conclusion qu’à Luynes (et à son échelle), on a bien compris le péril qu’internet peut occasionner et que donc, on prend son temps… On joue la prudence…
Cependant, si on pousse un peu plus la réflexion, on constate que bien plus que de prendre son temps, on le fige, en un mot, c’est l’inertie.
Mais cette option comporte des risques, car pas d’information entraine aussi des questionnements et donc des extrapolations qui se muent parfois en rumeur pour arriver à de la désinformation…
Plus sérieusement, toute dérive est dangereuse, heureusement que nous ne sommes pas tenus en haleine par les péripéties de nos élus luynois en vacances, qu’ils se fassent dorer la pilule en bord de mer à Ibiza ou ailleurs, partent en randonnée au Népal nous est bien égal (oui je leur prête de grandes aventures, car comme ça je suis sûre de ne pas dévoiler à mon insu, par le plus grand des hasard, leur lieu de villégiature que je connais pas, afin qu’ils ne se fassent assaillir par des hordes de paparazzi…), en revanche, qu’ils réagissent face à une décision qui se veut contraire à leurs principes me paraîtrait logique… mais il faut croire que non.
Qu’il est aisé de résumer la situation. Le blog de Monsieur Ritouret et de Luynes à venir est déserté depuis leur victoire aux élections, celui de Vivre à Luynes a carrément été rayé des pages web, à l’image de Lionel Jospin au lendemain de sa défaite de 2002, il a disparu (mais ils ont tout de même publié un tract en juin), quant au blog de Luynes c’est vous, il est en deuil, le décès de J. Dumont semble avoir marqué un coup d’arrêt à sa gestion. Pourtant, c’est de ce blog que j’attendais le plus de réactivité, pourquoi Monsieur Rafin n’a-t-il pas « pris le clavier » pour s’exprimer sur le Théâtre ? Pour défendre son si beau bébé ? Tant de questions qui restent sans réponse… mais qui, je l’espère, connaîtrons quelques éclaircissements prochainement, et pourquoi pas par le biais de ce blog… puisque c’est l’une de ses vocations !

Bien à vous.

Alexandra.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir, sans vouloir ni pouvoir parler en son nom, je pense que si Olivier Raffin est silencieux depuis la déroute de sa liste, c'est tout simplement par dégoût et par colère de voir que le Luynois a été plus sensible aux belles chansons d'un merle moqueur dont on perçois maintenant la duplicité et la turpitude, qu'au travail de fond réalisé au profit unique de la commune de Luynes. Votre article sur le support de communication en est la parfaite illustration, aujourd'hui il vaut mieux paraître qu'être pour exister en politique, la présence du Tartuffe municipal et de son épouse au festival de théâtre, au détriment de tout courage de ses opinions pourtant clairement exprimées sur le GOUFFRE que représente ce festival en est encore la preuve. Le courage n'est pas de faire un choix, mais bien de l'assumer.

Cordialement, et encore bravo pour la qualité de vos articles.

Alexandra a dit…

Bonsoir cher anonyme,
Merci beaucoup pour votre commentaire, dont la réflexion est très juste.
Les dernières élections ont belle et bien vu la victoire de la Communication, aux dépens des idées... Le triomphe de la forme, sur le fond. "Savoir vendre" (même la politique) est une chose importante (et imposé par nos sociétés contemporaines, l'ère du paraître comme vous le dites si justement), néanmoins, agir, et dans le sens de l'intérêt communal, en est une autre, bien plus fondamentale à mon goût... Or, la décision relative au théâtre allait à l'encontre de cet intérêt, son succès, cette année encore et les soutiens dont il a bénéficié, en sont la preuve évidente. Reste à savoir si la nouvelle municipalité en tira les leçons...
Merci encore pour votre contribution au débat et pour ce compliment qui me touche sincèrement.
Bien à vous.
Alexandra

PS: Quant à la colère, ou la rancœur... je pense en revanche qu'il faut la mettre de côté et prouver par l'action (passive qu'est l'écrit ou autre), démontrer par a+b, que le véritable engagement pour le bien de la commune et de ces habitants n'est peut-être pas là où les luynois ont cru... Leur ouvrir les yeux... et ainsi, redorer l'image d'un homme ou d'une équipe...
Je ne crois pas que la colère, froide et silencieuse, fasse avancer les choses...